Le mans : Fans du PSG : condamnés pour agression raciale

Fans du PSG : condamnés pour agression raciale


Six supporters de l'équipe parisienne ont comparu, hier, au Mans, pour avoir tabassé un jeune noir. Deux d'entre eux écopent de prison ferme.
Ils arborent un crâne rasé ou des coupes plus sages. Ils ont entre 20 et 25 ans. Salarié dans l'édition d'ouvrages d'art, RMIste, au chômage ou militaires, ils partagent une même passion : supporters du PSG, côté Boulogne, la tribune qui draine l'aile la plus dure des fans du club parisien venu affronter l'équipe du Mans, samedi soir, en Sarthe.

Hier, devant plus de 70 personnes attirées par l'affiche, six supporters du PSG entrent dans le box du tribunal correctionnel pour y être jugés en comparution immédiate. Ce qu'on leur reproche ? Avoir insulté et passé à tabac un jeune noir croisé en centre-ville à l'issue du match (Ouest-France d'hier).

Le front barré par deux plaies, Abdulaï, 19 ans, raconte : « Ils m'ont traité de négro. Puis ils m'ont battu comme des malades. » Le président lit la déposition d'un témoin qui décrit « un groupe d'une quinzaine de supporters montant la rue en chantant des airs nazis. Ils ont poussé le jeune homme et l'ont frappé à coups de chaises. »

Seuls deux des supporters, deux frères dont l'un est déjà interdit de stade pendant trois ans, reconnaissent l'avoir frappé. Les autres nient. La victime hésite et ne cache pas ses incertitudes : « Il faisait nuit. Ils étaient trop nombreux. » Le président Lavergne s'adresse à l'un des supporters : « Sur vous, on a trouvé un dessin montrant un skinhead tenant une batte de base-ball au bout de laquelle est accroché un oeil suivi d'une légende « oeil de nègre ». Vous participez à une oeuvre artistique ? » Silence. « Et la croix celtique, c'est le signe d'une race pure ? » Réponse : « C'est à peu près ça », glisse le jeune supporter. « Vous êtes tous des nationalistes ? » s'interroge le président. « Des patriotes ! », répondent en choeur les six garçons. « Est-ce normal d'avoir un protège-dents et une cagoule pour venir assister à un match de foot ? » s'étonne le magistrat.

« Nous sommes aujourd'hui confrontés à un cas de racisme primaire et immonde », dénonce le procureur qui réclame six mois de prison ferme contre les deux frères et des peines de sursis contre les quatre autres, qui ont été relaxés faute de preuves. Julien Barrère, 22 ans, écope de six mois ferme. Son frère Olivier, 20 ans, est condamné à six mois de prison dont deux avec sursis. En attendant la décision du tribunal parti délibérer, Abdulaï pleurait à chaudes larmes dans les bras d'un ami venu le réconforter.


Igor BONNET.

Ouest-France

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