Agressée parce qu'elle déjeunait pendant le ramadan
Quatre mineurs ont été mis en examen mardi pour avoir jeté des pierres à une fille qui mangeait un sandwich dans un collège, à Lyon.
Le proviseur parle d'un "phénomène de violence dans un petit collège de ZEP", une source du journal Le Progrès, qui révèle l'information, parle d'adolescente agressée "sous prétexte qu'elle n'observait par le jeûne du ramadan". Une élève de troisième au collège Jean-Mermoz situé dans le huitième arrondissement de Lyon a été légèrement blessée jeudi après avoir reçu des cailloux jetés par quatre garçons âgés de 12 à 16 ans, selon les sources. Ces derniers lui reprochaient de manger un sandwich pendant le ramadan. Les faits se sont passés dans la matinée en cours de récréation. Les surveillants sont rapidement intervenus, l'adolescente de 14 ans examinée par un médecin a été légèrement blessée au front et "très choquée". Elle n'a pas eu d'ITT.
"C'est un incident de vie scolaire qui survient dans un quartier un peu difficile", estime le directeur de l'établissement Philippe Vanzetti en poste depuis septembre dans ce petit collège situé à 500 mètres de la Grande mosquée de Lyon. Du côté du rectorat, on se refusait lundi à évoquer le non-respect de la religion comme motif de l'agression de l'adolescente. "Il faut prendre le temps d'analyser les faits. Cela dit, étant dans en pleine période de ramadan, on peut se poser la question." Selon Le Progrès, "la thèse d'un acte lié au non-respect du ramadan est cependant confirmée par le Parquet de Lyon sur la foi des premiers éléments de l'enquête". Par ailleurs, deux mineurs ont reconnu les faits.
Le lendemain de l'agression, le proviseur a réuni tout le collège pour "faire un rappel à la loi". "Chaque prof a aussi pris du temps au début de son cours pour parler de la violence à l'école avec les élèves", précise Philippe Vanzetti à LCI.fr. Et de mettre en place cette semaine des actions de sensibilisation au respect des règles. "Il faut vraiment que les élèves comprennent que les violences doivent rester aux portes du collège", martèle le proviseur. La famille de l'adolescente a porté plainte vendredi. Six personnes ont été entendues au commissariat du 8e arrondissement. Présentés au Parquet mardi, quatre mineurs ont été mis en examen.