Deux grenades au-dessus de la crèche

Deux grenades au-dessus de la crèche

« Banale » arrestation dans une affaire de trafic de drogue, hier. Mais les policiers nantais ont découvert deux engins explosifs, dont l'un « semblait dégoupillé ». Les bambins ont été évacués.
Au départ, c'est une simple enquête portant sur un trafic de stupéfiants, menée en secret par la police judiciaire de Nantes. Mais, hier, le dossier s'est mis à sentir la poudre. Des explosifs ont fait leur entrée dans l'histoire. Ce qui a provoqué un émoi certain dans ce quartier qui lèche les contours du centre-ville.

À 14 h, donc, les policiers passent à l'action, rue du Général-Buat. Ils viennent en force interpeller un jeune homme dont le nom apparaît dans une enquête sur un trafic de drogue. Les enquêteurs passent les menottes à leur suspect et engagent la perquisition de l'appartement. Fouille générale. Surprise ! Une première grenade est découverte puis une seconde...

Les démineurs appelés en urgence

Aussi sec, les démineurs, qui étaient à l'oeuvre à Nantes, il y a moins de deux semaines, pour désamorcer une bombe de la Seconde Guerre mondiale, sont appelés en urgence. « C'est la procédure quand on découvre des explosifs », confirme une source proche du dossier. Une autre va plus loin : « Une des deux grenades semblait bricolée ou dégoupillée. »

Pour les démineurs, récupérer des grenades, c'est du tout-venant, une opération vite ficelée. Mais, hier, ils avaient une épine dans le pied : au rez-de-chaussée de l'immeuble, une vingtaine de bambins de 2 et 3 ans dormaient paisiblement dans la crèche « La maison de Nanou ». « Les policiers sont venus nous voir vers 14 h 30 pour nous demander d'évacuer les locaux », confirme la directrice. L'exercice n'a pas viré à la galère : « Les enfants marchent tous et nous avons la chance d'avoir des bureaux pas très loin. Il y a même la maison de la mère de la directrice à proximité », poursuit une puéricultrice.

Pour les enfants, l'alerte s'est donc résumée à une promenade d'une heure trente « dans la sérénité », pendant que les démineurs s'échinaient sur les grenades. Reste que, dans le quartier, l'information a circulé à la vitesse grand V, les passants assistant, éberlués, au défilé des véhicules de police et à la perquisition, dans la rue, de la berline du suspect menotté.

Le jeune homme a été placé en garde à vue. Il devra répondre aux questions concernant l'enquête sur le trafic de stupéfiants, mais il devra surtout expliquer comment il s'est procuré ces grenades.



Thomas HENG

avec Sylvie HROVATIN.

Ouest-France du vendredi 29 septembre 2006