Grippe aviaire H5N1: conseils aux voyageurs
Depuis un mois, les médias racontent tout et n'importe quoi sur ce sujet à sensation. En quelques phrases, mettons les choses au point:
- Depuis janvier 2004, on a pris conscience que les oiseaux pouvaient transmettre des maladies à l'homme; ce n'est pas nouveau! Et cette transmission est et restera anecdotique : moins d'une centaine de décès en presque deux ans, c'est insignifiant en termes de santé publique mondiale.
- A l'opposé, cette circulation virale intense dans le monde aviaire constitue une épouvantable menace pour l'homme : si le virus des oiseaux rencontre le virus humain de la grippe, il pourra muter, se transformer, et devenir contagieux d'homme à homme : là, c'est le scénario catastrophe, qui dépasse largement le champ de la médecine des voyages : on verra cela en temps utile : aujourd'hui, ce n'est pas à l'ordre du jour.
Donc, pour l'instant, le voyageur qui se rend dans des pays qui ont signalé des cas de grippe des oiseaux n'ont à prendre que des mesures préventives banales ; tout en restant vigilants, ils doivent avoir conscience que, aujourd'hui, aucun touriste n'a contracté la grippe aviaire. Par rapport aux maladies conventionnelles (paludisme,
dengue, hépatites etc), le problème du H5N1 reste pour le voyageur totalement virtuel.
CONSEILS DE BASE
1) Eviter les marchés animaux, les fermes, les parcs et réserves ornithologiques, les combats de coqs et tout contact avec tous volatiles et leurs fientes ; ne manger de volaille que très cuite.
2) Adopter les comportements universels de prévention des infections manuportées:
- Ongles courts
- Se laver les mains aussi fréquemment que possible, au savon de Marseille et à l'eau courante
- Faute d'eau, se frotter les mains avec un gel hydro-alcoolique
Tout ceci, particulièrement avant toute manipulation d'aliments.
3) Se faire vacciner contre la grippe banale, dite «saisonnière»: peut-être y aura-t-il une certaine protection contre le virus mutant, mais surtout:
- cette vaccination diminuera le nombre de voyageurs qui reviendront de zones de transmission avec seulement une grippe banale, qu'ils attribueraient dans la panique à une possible grippe aviaire; éviter de ce fait un stress inutile et l'engorgement des services d'urgence;
- un voyageur atteint par la grippe banale a dans son organisme le virus ; si le virus H5N1 l'atteint également, les deux virus vont se côtoyer, ce qui est de nature à favoriser l'émergence du virus mutant.
4) Pour les personnes particulièrement exposées (vétérinaires, agronomes, journalistes, routards):
- emporter des masques de protection respiratoire FFP3 (type Kimberley-Clarke: voir l'espace «boutique» de notre site
www.sante-voyages.com);- emporter le médicament anti-viral Tamiflu® (circonstance très rare en pratique), à prendre immédiatement en cas d'exposition accidentelle:
voir impérativement avec le médecin traitant avant le départ.
> La rédaction de
www.sante-voyages.com et remerciement au Dr B.A. Gauzère du CHD St Denis, membre de l'ERU médicale de la CRF et membre de la PIROI.